Quelques faits traités dans nos expositions, nos recherches ou interventions pour la sauvegarde du patrimoine
Quelques faits traités dans nos expositions, nos recherches ou interventions pour la sauvegarde du patrimoine
En 1839, la Diète du Valais accorde à Champéry l’émancipation communale. Elle se sépare de Val d'Illiez.
La nouvelle commune choisit, pour illustrer l'arrière plan de son blason, les montagnes qui ferment l’horizon au sud, soit la Dent de Bonaveau et les Dents Blanches de Barmaz, l’arête de Bonaveau qui porte un chamois, symbole de la liberté et trois sapins représentant les trois communes de la vallée.
Au premier plan se tient un homme dans l’attitude du semeur: c’est Pery jetant le grain dans le sillon et dont la commune a tiré son nom : Champ à Péry-Champ Péry-Champéry- que la tradition dit être le premier colon de notre vallée.
Le trait qu’il se rendait à la messe à Collombey rappelle des difficultés analogues dans plusieurs localités du Valais au temps du second royaume de Bourgogne 888-1032 sous le règne de Berthe, la bonne reine. On raconte que chaque dimanche, on ne sonnait la messe à Collombey, que lorsqu’on voyait apparaître Péry sur son cheval blanc descendant le coteau de Choëx, venant de Champéry par la rive droite de la Vièze.
La bannière communale porte la devise :
De nos aïeux gardons la loyauté ;
Et Dieu protègera nos libertés
Les armoiries actuelles de Champéry ont conservé le semeur Péry; on y retrouve également les trois sapins présents sur les armoiries des communes de Troistorrents et de Val d'Illiez.
Jusqu'au XVe s., le Chablais appartient aux comtes de Savoie. En 1536, il est envahi par les Sept-Dizains du Haut-Valais. Val d'Illiez est intégré dans le gouvernement de Monthey. Les relations sont parfois tendues avec les gouverneurs installés en ville. Pierre-Maurice Rey-Bellet, dit le "Gros-Bellet" pousse le peuple à se soulever en 1790. Natif du Val d'Illiez, il est dépeint comme un héros local par l'abbé Jean-Maurice Clément (1736-1810), l'érudit, par excellence, de Champéry.
Comme beaucoup de sociétés alpines traditionnelles, les Champérolains vivent de l'agriculture, de l'élevage et du commerce du bois. Le service étranger est également une source de revenus importante jusqu'au milieu du XIXè siècle. La seconde moité du XIXè siècle est marquée par l'émigration de nombreuses familles en Argentine. Cette période voit aussi le développement des voies de communication et l'essor du tourisme. Champéry apparaît dans les guides de voyage et devient progressivement un village touristique. En 1908, la ligne de train est mise en service. En 1959, le premier téléski est construit.
Du XVIè au XIXè s., de nombreux Suisses servent de soldats dans les troupes étrangères. Les raisons de s’engager sont nombreuses : besoin économique, soif d’aventure, envie de voyager, etc. Les soldats se battent pour une cause qui ne les concerne pas. C’est un travail. Les cantons signent des capitulations, i.e. des contrats par lesquels un officier, colonel ou capitaine s’engage à fournir un régiment dont l’effectif est fixé par le traité. En Valais, le plus célèbre régiment est le régiment de Courten. De nombreux Val d’Illiens se sont battus dans les compagnies de ce régiment, notamment dans la Compagnie Marclésy (cf. PDF). Au XIXè s., le service étranger perd de son attrait et la Constitution de 1848 y met un terme.
La Compagnie Marclésy (2MB)
La précarité des conditions de vie, l’appel des pays d’accueil et la propagande des agences d’émigration ont incité de nombreuses familles champérolaines à quitter le pays dans la 2ème moitié du XIXè s. L’Argentine a été leur terre d’accueil. En 1991, Champéry a reçu la visite des descendants de ces familles. Le thème de l’émigration a fait l’objet d’une exposition en 2014. De nombreuses informations se trouvent sur les panneaux de l’expo qui peuvent être loués.
Lettres d'émigrés (132KB)
La criée publique était un événement politique. Elle avait lieu le dimanche à la sortie de la messe. Les décisions communales et les désordres publics étaient annoncés à la foule depuis le balcon de l'actuel Café du Centre. Les femmes n'y étaient pas admises.
De nombreuses cartes postales du début du XXe siècle nous présentent les paysannes champérolaines en tenue de travail. Ces dernières portaient un pantalon et un foulard rouge la semaine quand elles s’occupaient du bétail ou s'affairaient dans les champs. Cet usage vestimentaire, unique à l'époque, a fasciné les touristes, chroniqueurs et photographes.
cf. E. Fischer, paysannes en pantalon dans les Alpes à l'orée du XXe siècle, 2019
cf. notreHistoire.ch, galerie animée par Y. Plomb, https://notrehistoire.ch/galleries/les-foulards-rouges-du-val-d-illiez
A Champéry, les fabricants de cloches se succèdent depuis 1870. Pierre-Isaac Perrin, Charles Défago, Louis Emile Avanthay, Louis Poncioni, Jean-Denis Perrin et aujourd’hui son fils Hugues Perrin assurent la continuité de la fonderie. A l’origine, il n’y avait que des sonnailles en tôle d’acier. Les colliers ou courroies étaient généralement en bois avant d’être en cuir. Au XIXe siècle apparaissent les cloches en bronze moulé. Plus luxueuses, plus coûteuses, elles portent des initiales, des dates, le nom du fondeur, des motifs religieux, etc. Le crucifix, les sigles de Jésus Christ ou des références à la protection de Dieu sont très courants. Aujourd’hui, on achète davantage de cloches pour les offrir en cadeaux que pour les pendre autour du cou du bétail.
Le dossier de l’exposition de 2018 est à disposition sur demande
La première église de Champéry date de 1725. Elle a remplacé une chapelle dédiée à Saint Théodule. En 1857, Champéry se sépare de Val d'Illiez au niveau paroissial et l'église est rénovée. En 1898, une nouvelle église est construite. Mais suite à un affaissement de terrain, l'église est démolie et remplacée par l'actuelle en 1966. De la première église, il reste le clocher baroque coiffé d'un lanterneau. Le clocher a été classé monument historique en 1974. Huit cloches composent le carillon (cf. les monuments d'art et d'histoire, VS, tome VII, 2015, p.431ss)
Champéry n'a qu'une chappelle, celle de Chavalet, mais elle a de nombreux oratoires. Ce sont de modestes sanctuaires qui témoignent de la piété populaire. La plupart sont de forme carrée et ont un toit surmonté d'une croix. Ils sont disséminés au bord des routes, dans les forêts et pâturages. Les plus anciens remontent au XVIIIe s. Deux circuits permettent de les découvrir (voir le site Région Dents du Midi).
https://www.regiondentsdumidi.ch/fr/916769-a-la-decouverte-des-oratoires-9114/
Vers 1862, le propriétaire de l'Hôtel de la Croix-Fédérale, Emanuel Défago, décide d'aménager l'accès à la paroi rocheuse en face du village. Il creuse la "galerie Défago" pour les touristes. Le terme de galerie signifie "balcon". Emanuel Defago aménage un étroit sentier qui court le long d'une corniche naturelle à plus de 100 mètres de hauteur et doit parfois tailler le rocher. L'inauguration de cette galerie a lieu en juillet 1864. Le mot "galerie" est peint en rouge et blanc sur la paroi.